Biographie
Valérie Bornand naît en 1972 à Lausanne en Suisse.
Dès l’âge de 14 ans, et jusqu’à son entrée aux Beaux-Arts, elle travaille au sein de l’atelier d’un sculpteur hongrois. Elle y apprendra différentes techniques, notamment le modelage et le moulage.
Elle intègre en 1992 l’École Supérieure des Beaux-Arts de Genève où elle poursuit l’apprentissage du modelage et découvre la taille de la pierre.
À l’issue de la première année, l’artiste décide de quitter l’ESBA pour s’installer dans le sud du Portugal. Elle crée son atelier de sculpture et enseigne cette pratique plastique sous la forme de stages destinés à un public adulte. Parallèlement à cela elle réalise régulièrement des expositions et travaille sur commandes.
16 ans plus tard, en 2008, elle quitte le Portugal pour la France. Après de nombreux déménagements, elle trouve, dans la ville de Roquefort (dans les Landes), un logement lui permettant d’installer véritablement son espace de travail. Celui-ci mute, l’atelier de sculpture laisse la place assez naturellement à un atelier de gravure. En 2013, une rencontre avec une plasticienne graveuse du Pays basque sera déterminante dans son envie d’explorer ce médium finalement assez comparable à la sculpture.
Pendant un an, de 2013 à 2014, elle expérimente seule la gravure par l’exploration de différentes techniques : eau-forte, taille douce, linogravure... La sculpture n’est pas loin puisqu’elle ouvre à nouveau des stages de modelage où elle enseigne le portrait grandeur nature.
Son besoin de découvrir sans cesse de nouvelles choses, l’amène en 2015 à réaliser une formation de 10 jours en estampe japonaise délivrée par Miriam Zegrer, grande spécialiste de la technique. Elle apprécie particulièrement l’état d’esprit de cette pratique qui nécessite rigueur, disposition intellectuelle, méthodologie, conditions climatiques adéquates et lenteur. Un dessin est découpé par valeurs ou par couleurs. Chaque couleur ou valeur correspond à une plaque permettant la superposition des encrages. Cela contraint à une gymnastique de l’esprit dans la projection des couches obtenues.
De cet apprentissage découle l’envie de mieux appréhender la culture qui a donné naissance à cette technique singulière. Elle part pour un voyage au Japon en 2016 et découvre deux graveurs majeurs du 19e siècle : Hiroshige et Kuniyoshi. Très marquée par ces images, elle retient une grande modernité dans le style et l’emploi des couleurs, tous deux intemporels à ses yeux. Lors de son second voyage, elle souhaite pouvoir pénétrer des ateliers de gravure afin de bien intégrer l’âme de cette pratique.
Depuis son retour, l’estampe japonaise donne lieu a des expérimentations qui intégreront très bientôt la série « Toxique» entamée de depuis 2015 et composée de dessins à l’encre de chine, de papers cut et bien entendu de gravures.
Valérie Bornand s’est lancée dans un projet au long cours en phase avec le temps qu’elle veut prendre pour chaque chose.
Démarche artistique
Initialement issue de la sculpture, Valérie Bornand pratique depuis 2013 la gravure en plus du dessin et du paper cut. Elle voit dans la pratique de la sculpture et de la gravure un certain nombre de similitudes. La taille directe ôte de la matière tout comme la gravure sur la plaque de cuivre. Travailler la gravure ou la sculpture en bronze induit le passage par d’autres matériaux et le développement d’un processus qui ne donne pas accès immédiatement à l’objet final. C’est ce que la plasticienne affectionne.
L’application d’un protocole correspond à son mode de fonctionnement. Elle aime les œuvres s’inscrivant dans la durée et qui nécessitent des étapes ; une manière de ne jamais avoir le temps de se lasser d’un geste et de ritualiser la création. Cette rigueur est perceptible dans ses réalisations : construction de ses dessins par la symétrie, travail à la plume et à l’encre de chine sur de grands formats. Ce dernier point est d’ailleurs une manière de mettre en danger sa création. Travailler au Rotring (stylo à pointe fine) lui permettrait d’obtenir l’aspect de la plume, mais elle aime le bruit qu’émet celle-ci au contact du papier et surtout la menace de la goutte qui viendrait anéantir un long travail. C’est en cela que le rituel et le temps sont utiles : ne pas se précipiter, ne pas oublier une étape (égoutter la plume) au risque de voir son travail perdu.
Depuis 2015, elle traite une notion qui lui tient particulièrement à cœur : la toxicité. Très marquée par les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima, elle débute cette série inconsciemment par la représentation de masques à gaz afin d’exprimer la sensation d’étouffement qu’elle ressent alors dans notre société (au sens propre comme au figuré). C’est après coup qu’elle réalise l’importance de ce thème et engage ainsi des recherches plastiques.
Avec « Toxique », Valérie Bornand cherche à signifier le danger du nucléaire et ses incidences sur notre société : nous étouffons. Elle représente des animaux et insectes portant chacun un masque à gaz. Ce dernier filtre l’air impur et efface l’individualité des êtres en cachant leur visage. En représentant la faune au lieu d’humains, elle pointe la responsabilité de l’Homme sur la nature en danger.
Entre dessin, gravure et paper cut, le choix du médium est induit par ce qu’elle veut signifier. Ce qu’elle dit en deux dimensions n’a rien à voir avec ce qu’elle dirait en trois dimensions.
Elle utilise la linogravure en monochrome afin d’obtenir l’effet impactant d’une affiche. Une couleur dense capte l’œil et un message simple et fort est passé : un insecte se voit obligé de porter un masque à gaz pour survivre dans son environnement naturel, le tout sur fond de lune signifiant l’arrivée de la nuit.
Les dessins à l’encre de chine avertissent d’une autre façon : ils se lisent comme une histoire qui dévoile son sujet petit à petit. Si la flore est encore bien présente, la faune n’en est pas moins en sursis avec la présence perpétuel de ces masques.
Enfin les papers cut représentent des hybridations d’insectes et d’êtres humains. Le papier est organisé par couches formant des ombres portées. Il semblerait que la sculpture refasse son apparition par un autre biais dans le travail de l’artiste...
Valérie Bornand travaille quasi exclusivement en monochrome, un moyen pour elle de révéler la lumière sur ses formes souvent ciselées par la représentation de l’insecte et de son exosquelette proche d’un mécanisme. Ce mécanisme naturel que l’Homme a déréglé.
Virginie Baro
Expositions
1994 Exposition collective au "Palais de l'Athénée" Genève, suisse dans le cadre de l'Ecole
supérieure d'arts visuels.
2001 Quinta da Palmeira, Tavira, Portugal.
2004 Atelier Piquelune 4 Exposition dans l'atelier-galerie de la peintre Claude Bernier à Silves, Portugal.
2004 Gallery Mark Whelan, Carvoeiro, Portugal.
2005 Aura Gallery Exposition collective, Praia Da Luz, Portugal.
2005 Espaçio d'art contemporeano Silva Guerreiro, Almancil, Portugal.
2006 Londot Gallery, Almancil, Portugal.
2009 Galerie Gareth Thomas, Almancil, Portugal.
2006 Expo individuelle, Galerie le Passage, Ayamonte, Andalousie.
2007 Expo collective à la Galerie Hordago, Paris.
2007 Expo collective à la Galerie d'ici et d'ailleurs, Saint-Jean-de-Luz, Pays Basque.
2008 Exposition "La Lumière Esprit Vivant" avec Odile Artéon au Centre d'art Contemporain de l'Abbaye de Trizay,
2008 Exposition "La Lumière Esprit Vivant" avec la peintre Odile Artéon, Crypte de l'Eglise Sainte- Eugenie à Biarritz.
2009-2014 Exposition Permanente, Casa Velha, Quinta do Lago, Almancil, Portugal.
2009-2012 Exposition Permanente Galerie Bellartea, Anglet.
2011 Expo collective à La Minoterie Mont de Marsan.
2011 Expo à la galerie Rouge-Garance, Mugron.
2012 Exposition à la galerie de l'office du tourisme de Grenade sur Garonne.
2012 Expo collective galerie La Chapelle, Verdun sur Garonne.
2013 Flak (foire locale d'art contemporain), Anglet, France
2015 Librairie Caractères, Mont de Marsan
Galerie l'Atelier du Cadre, Mont de Marsan
Festival Musicalarue, Luxey
L'AIAA, Roquefort
2017 Mamie Txula Bayonne
Remp'arts Bayonne
Exposition individuelle dessins à l'encre de chine Galerie "Le Microcosme" Bayonne.
2018 Exposition collective "The Illustrators" L'Atabal, Biarritz.